Mélatonine et sommeil : ce que révèle une nouvelle étude choc

La mélatonine est une hormone naturelle produite par la glande pinéale pour réguler le cycle veille-sommeil. Elle est souvent utilisée sous forme de complément dans le traitement des troubles du sommeil. Bien que généralement considérée comme sûre, une étude américaine récente publiée lors de la conférence annuelle de l’American Heart Association en 2025 a soulevé des alertes importantes sur ses effets à long terme, notamment le risque accru d’insuffisance cardiaque et de mortalité chez les consommateurs chroniques. Cet article examine en détail cette étude et contextualise ses résultats au regard des autres recherches sur la mélatonine et le sommeil.

Mélatonine et sommeil

Qu’est-ce que la mélatonine et comment agit-elle ?

La mélatonine est une hormone sécrétée en réponse à l’obscurité, signalant au corps qu’il est temps de se préparer au sommeil. Elle joue un rôle crucial dans la synchronisation de l’horloge biologique sur un rythme circadien d’environ 24 heures. Sa concentration sanguine augmente en soirée, atteint un pic pendant la nuit, puis diminue au matin, favorisant le cycle sommeil-éveil.

Les compléments de mélatonine de synthèse sont généralement pris avant le coucher pour raccourcir le temps d’endormissement, surtout dans les cas de décalage horaire, d’insomnie légère, ou de troubles du rythme circadien, par exemple chez les personnes ayant une cécité totale.

Les bénéfices reconnus de la mélatonine

De nombreuses études validées ont montré que la mélatonine peut aider à réduire le temps nécessaire pour s’endormir et améliorer certains troubles liés au rythme circadien. Elle est particulièrement efficace chez les personnes âgées et certains patients atteints de troubles du sommeil complexes, comme ceux souffrant d’un handicap mental sévère, pour qui elle peut augmenter la durée totale du sommeil et diminuer les réveils nocturnes.

En outre, la mélatonine a été testée dans le cadre de troubles neurologiques et psychiatriques, notamment la maladie de Parkinson, où elle pourrait contribuer à restaurer l’équilibre du sommeil et des rythmes biologiques, même si ces résultats restent encore préliminaires.

Ce que révèle la nouvelle étude choc de 2025

Une étude majeure publiée en novembre 2025 a analysé les dossiers médicaux de 60 000 adultes souffrant d’insomnie chronique, comparant ceux ayant pris de la mélatonine comme médicament pendant un an ou plus à un groupe ne l’ayant pas prise. Les résultats montrent que :

  • 4,6% des personnes sous mélatonine ont développé une insuffisance cardiaque au cours des cinq années de suivi, contre 2,7% dans le groupe témoin, soit un risque presque doublé.

  • Les patients sous mélatonine avaient 3,5 fois plus de risques d’être hospitalisés pour insuffisance cardiaque.

  • Ils présentaient également une mortalité presque doublée liée à des causes cardiaques par rapport à ceux qui n’avaient pas utilisé la mélatonine.

Ces résultats suggèrent que la prise chronique de mélatonine pourrait être associée à un risque accru de problèmes cardiaques graves, même si l’étude ne démontre pas encore de lien de causalité direct.

Limites de l’étude et interprétation prudente

Les chercheurs insistent sur le fait que l’étude est observationnelle et rétrospective, ce qui signifie qu’elle ne peut établir une relation causale certaine. D’autres facteurs de risque non mesurés pourraient expliquer en partie ces résultats. De plus, la mélatonine est un complément en vente libre dans plusieurs pays, ce qui complique le suivi précis de qui la prend réellement.

Il est donc important de ne pas tirer de conclusions hâtives, mais cette étude invite à une prise de conscience des possibles risques liés à un usage long terme.

Les effets secondaires courants de la mélatonine

Au-delà du risque cardiaque potentiel, la supplémentation en mélatonine peut provoquer chez certains utilisateurs :

  • Somnolence excessive qui gêne les activités en journée.

  • Maux de tête, vertiges, et nausées.

  • Perturbations du rythme naturel du sommeil, avec un effet paradoxal aggravant parfois l’insomnie.

  • Interactions avec certains médicaments, notamment ceux affectant le système nerveux central.

  • Risques augmentés chez les enfants, les femmes enceintes, et les personnes avec des troubles neurologiques ou auto-immuns.

Conseils d’utilisation pour une supplémentation sûre

Pour minimiser les risques, les recommandations médicales incluent :

  • Ne pas prendre de mélatonine en auto-médication sans avis médical, surtout en cas d’usage prolongé.

  • Privilégier les dosages faibles (0,3 à 1 mg) et éviter les doses élevées non justifiées.

  • Prendre la mélatonine 30 à 60 minutes avant le coucher pour un effet optimal.

  • Éviter l’usage chronique sans suivi.

  • Considérer des alternatives non médicamenteuses pour améliorer le sommeil (hygiène de sommeil, gestion du stress, alimentation).

Alternatives naturelles pour favoriser un bon sommeil

Outre les compléments, certaines habitudes alimentaires et d’hygiène de vie peuvent naturellement améliorer la qualité du sommeil :

  • Consommer des aliments riches en mélatonine naturelle comme les cerises, noix, graines, ou céréales complètes.

  • Limiter l’exposition à la lumière bleue des écrans le soir.

  • Maintenir des horaires réguliers de coucher et lever.

  • Réduire la caféine et l’alcool en soirée.

  • Pratiquer des techniques de relaxation (respiration, méditation).

Conclusion

La mélatonine reste un outil précieux pour certains troubles du sommeil, mais la nouvelle étude de 2025 met en lumière des risques potentiels, notamment pour le cœur, liés à une utilisation chronique et non encadrée. Il est essentiel de faire preuve de prudence, d’éviter l’auto-médication prolongée, et de privilégier un encadrement médical. Par ailleurs, la qualité du sommeil repose sur un ensemble de facteurs dont l’hygiène de vie est un pilier capital.

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